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Région > Rachis > Douleurs lombaires >
Diagnostic des douleurs lombaires et irradiées à la jambe
(Sciatiques, cruralgies) Mise à jour: 11/06
Intro < Hernie progressive < Hernie exclue > Hernie mobile

* La lésion et le traitement:
La hernie est
sortie avec une pression suffisante pour traverser le ligament vertébral postérieur, qui tapisse la face arrière des disques et des vertèbres. Souvent elle a été précédée de lombalgies plus vagues, pendant plusieurs mois, à l'effort, traduisant les pressions croissantes du fragment discal sur les fibres de l'annulus (migration intra-discale) puis sur celles du ligament vertébral postérieur (hernie déjà constituée mais encore sous-ligamentaire). La crise survient quand le fragment finit par perforer brutalement le ligament, faisant irruption dans l'espace épidural. 2 conséquences :

1) Le ligament déchiré saigne, et l'espace épidural est également richement vascularisé. Des cellules de l'inflammation sont libérées en grand nombre. Elles repèrent immédiatement la hernie et la traitent comme un corps étranger (elle n'a rien à faire là). Elles sécrètent des enzymes agressives qui vont la détruire en quelques semaines à quelques mois.

2) Les racines nerveuses situées dans cet espace n'apprécient pas du tout le voisinage de la hernie, pour 2 raisons : a) Son volume empiète sur l'espace dédié au nerf. Dans la partie la plus serrée de son trajet (le trou vertébral latéral appelé foramen) la compression est importante. b) Même si la hernie est sortie là où il y a le plus de place (le canal lombaire), l'inflammation qui entoure la hernie (le "pannus" inflammatoire) agresse terriblement le nerf, une structure par définition très sensible. La hernie doit être résorbée, mais le nerf en profite aussi ! La racine nerveuse est au feu. Les douleurs sont variables mais parfois intolérables. Ce sont pourtant les hernies de meilleur pronostic avec le traitement médical. Le fragment finit par disparaître, ne laissant en général aucune séquelle. Il faut "tenir" pendant le début difficile, à l'aide d'anti-inflammatoires (stéroïdiens = cortisone ou non-stéroïdiens ou même les deux avec une bonne protection pour l'estomac, et de préférence injectables), d'antalgiques de niveau facilement 3 (morphiniques) et de périodes d'alitement rapprochées (l'immobilisation complète au lit n'apporte pas grand chose de plus sinon un risque de phlébite). Parfois l'intensité de la douleur peut être une indication à opérer d'urgence. Mais en général une infiltration épidurale bien faite (sous scanner de préférence, surtout pour les personnes corpulentes) "lave" le foyer inflammatoire et le désenflamme, avec un soulagement très net. Inutile de le répéter. Cela doit rendre la douleur supportable. Mais l'inflammation est aussi ce qui détruit la hernie, pas la peine de chercher à l'éteindre trop complètement.

L'évolution est assez rapidement favorable. Souvent, si vous n'avez pas réussi à avoir un rendez-vous en urgence chez le spécialiste, la situation s'est déjà nettement améliorée quand on vous propose de réaliser l'infiltration en pratique. Ce n'est plus forcément utile. Si par contre les douleurs n'ont pas diminué nettement en 2 à 3 semaines, c'est une bonne idée de prendre un avis chirurgical. Le scanner et l'IRM ne décident pas de l'indication chirurgicale. Une hernie exclue même grosse et mal placée peut disparaître complètement. Ces examens sont plutôt le "passeport" pour la chirurgie  : ils vérifient qu'il y a bien une lésion concordante à opérer.