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Infiltrations Mise à jour 7/07
Voyez cet article sur le blog en 2011

 

 

 

 

 

 

 

 


Brochure info ponction infiltration

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Voir également les notices sur infiltrations et autres actes interventionnels du service du Pr Berenbaum

Faut-il craindre une infiltration?
En quoi ce traitement consiste-t-il?
Il s'agit d'injecter le médicament directement à l'endroit où l'on souhaite qu'il agisse. Le principe est séduisant mais vous devinez tout de suite l'un de ses inconvénients: le médecin pique souvent, par définition, à l'endroit où ça fait mal! Ce n'est pas toujours vrai, en particulier quand le problème à traiter se situe à l'intérieur d'une cavité (articulation, bourse de glissement, canal vertébral...): du moment que la pointe de l'aiguille est dans cette cavité, le produit se répartira correctement à l'intérieur, et le médecin peut choisir alors l'abord qui lui paraît le plus facile.
Le médicament habituellement infiltré est un dérivé de la cortisone. La cortisone a de nombreux avantages: c'est une hormone naturelle, dotée d'excellentes propriétés anti-inflammatoires. Sa non-toxicité permet d'augmenter la dose et de majorer son action selon les besoins. Tandis que les anti-inflammatoires courants (dits "non-stéroïdiens" par opposition aux "stéroïdes" qui sont les dérivés de la cortisone) deviennent rapidement dangereux si on dépasse la dose maximale, avec un effet sur l'inflammation qui sature.
La cortisone ayant un effet anti-allergique, ses dérivés inhibent l'éventuel effet allergisant que pourraient avoir, soit eux-mêmes soit un produit associé dans l'injection. Il n'y a pas d'accidents digestifs avec la cortisone. Elle est autorisée pendant la grossesse.
Enfin il est facile et bon marché de fabriquer les dérivés retards de la cortisone.

Les inconvénients sont liés à la majoration des autres effets de l'hormone:

Elle augmente le taux de sucre dans le sang, pouvant révèler un diabète latent ou déséquilibrer un diabète existant. Attention, elle ne déclenche pas le diabète: si votre taux de sucre a bondit après une infiltration alors qu'il était à peu près normal auparavant, c'est que vous avez un diabète dit de surcharge, que votre organisme compensait jusque là par une augmentation de production d'insuline, et l'injection d'une hormone à effet contraire a mis fin à cet équilibre précaire. Cela se serait produit tôt ou tard.
Quand le diabète est connu et bien équilibré par le traitement, la cortisone peut être utilisée. Le déséquilibre sera transitoire, sur 2 à 3 semaines, sans incidence sur une maladie dont les complications sont à long terme, à condition de ne pas répéter trop souvent ces infiltrations. Les rares ennuis viennent des diabètes méconnus ou mal traités: si le taux de sucre est déjà élevé au départ, la cortisone peut le faire monter jusqu'à provoquer des troubles de conscience.
La cortisone entraîne une rétention d'eau et de sel par l'organisme. Cela peut entraîner des ennuis si vous souffrez d'hypertension ou d'insuffisance cardiaque, mais c'est très exceptionnel dans le cadre de l'effet bref d'une infiltration. Là encore, les médecins doivent se méfier des hypertendus et cardiaques méconnus.
Injecté trop superficiellement, un dérivé retard de la cortisone peut entraîner une atrophie cutanée: la peau est décolorée, amincie et d'aspect fragile, sur une petite zone. C'est un incident rare, souvent lié à la trop grande répétition d'infiltrations au même endroit. Le préjudice est esthétique.
Enfin les effets à long terme de la cortisone, accentuation de la perte osseuse, majoration du risque de cataracte, modifications de l'aspect physique, ils ne concernent pas les infiltrations qui sont un traitement de courte durée.

Une réaction douloureuse survient assez fréquemment après l'infiltration. Elle est d'intensité très variable. Elle peut être sévère, ce qui nuit à la réputation générale de ce type de traitement. Les seules réactions réellement préoccupantes sont celles qui surviennent à distance (une semaine ou plus) de la piqûre et à début insidieux: elles sont très rares mais peuvent signaler une infection, il faut donc reconsulter sans hésiter votre médecin. Les réactions habituelles surviennent dans les 12 heures, augmentent très vite d'intensité et disparaissent spontanément en 24 à 72 heures. Elles correspondent à une réaction dite "microcristalline": le produit injecté est sous forme de petits cristaux d'un dérivé de la cortisone, qui ont l'avantage d'une dissolution lente et donc d'un effet retard: cela évite le renouvellement quotidien du produit par injection comme dans les traitements anti-inflammatoires classiques. Mais avant que ces cristaux soient dissous, il peuvent entraîner une irritation locale parfois vive.
Comment réagir?
Normalement le médecin vous avertit de la possibilité de cette réaction. Sa fréquence varie selon le type d'infiltration pratiqué. Elle est très rare quand le médecin injecte dans une cavité déjà remplie de liquide (articulation gonflée), plus fréquente quand l'infiltration se fait dans des espaces moins distensibles, si elle a été difficile ou si l'endroit à infiltrer est très enflammé (il est judicieux dans ce cas de faire un pansement alcoolisé la veille au soir).
Si vous n'étiez pas prévenu, téléphonez à votre médecin pour vérifier que cette réaction ne soit pas anormale. Sinon, suivez les conseils qu'il vous a donné et passez le cap difficile à l'aide de calmants et d'anti-inflammatoires. Si la douleur est très vive, le mieux est d'appliquer du froid par intermittence, soit de la glace à travers un linge, soit plus pratique une compresse thermique que vous gardez au congélateur. Un pansement alcoolisé peut être aussi utile.
Sur le moment vous regrettez vivement d'avoir subi ce méchant traitement, mais si l'indication est bonne et le geste bien réalisé, la réaction douloureuse disparaît complètement au bout de 3-4 jours et votre douleur habituelle avec.
Ce qu'il faut retenir: La réputation générale des infiltrations est ternie par les réactions douloureuses qui peuvent les accompagner et par le fait d'injecter un dérivé de la cortisone. Pourtant, cette dernière crainte est injustifiée, car l'amalgame est fait à tort entre les traitements par voie orale de cortisone, souvent prolongés et à dose conséquente, et les infiltrations qui sont des traitements brefs, sans effet général habituel tant qu'ils ne sont pas répétées outrancièrement.

Le produit injecté n'est pas toujours de la cortisone.
Dans l'arthrose par exemple, les hyaluronates sont devenus les plus utilisés: pas d'effets secondaires médicamenteux, longue durée d'action, effet de fond.

Infiltrations radio-guidées:
Certaines infiltrations sont de réalisation délicate: les repères anatomiques ne sont pas perceptibles (infiltrations sur le côté de la colonne vertébrale), ou sont déformés par l'arthrose, ou l'articulation est très petite, ou il y a des structures sensibles voisines qu'il faut éviter de piquer (vaisseaux, nerfs), ou encore le produit injecté est très agressif et le médecin doit être certain d'être dans l'articulation. Le contrôle radioscopique de l'injection devient souhaitable voire indispensable. Il permet de suivre le cheminement de l'aiguille sous plusieurs angles et éventuellement d'injecter un produit radio-opaque pour vérifier dans quel espace on se trouve avant d'envoyer l'anti-inflammatoire.
Cette technique n'est pas à utiliser systématiquement pour toutes les infiltrations. Ses inconvénients sont: geste plus long (réalisé sous anesthésie locale pour que le confort reste bon), exposition aux rayons X, risque d'allergie si l'on utilise un produit iodé radio-opaque.
Elle sera utilisée en première intention dans certaines infiltrations vertébrales, du corps du pied, du bassin, et quand le médecin utilise des produits caustiques (synoviorthèses dans les arthrites).
Elle sera utilisée en seconde intention en cas d'échec d'une infiltration habituelle dont l'indication semblait pourtant bonne.

Conditions d'asepsie pour réaliser une infiltration:
Le port des gants n'est pas obligatoire: il n'a pas démontré qu'il diminuait le risque d'infection. Il n'affranchit pas l'opérateur d'une faute technique. Les gants peuvent gêner ceux qui n'ont pas l'habitude d'en porter et les pousser au contraire à une faute. Ils gênent la palpation fine et rendent le repérage anatomique moins précis. La plupart des rhumatologues n'en utilisent pas.
La non-utilisation des gants est plus discutable pour les ponctions ou infiltrations profondes, comme l'articulation de la hanche, car les conséquences d'une infection sont potentiellement plus graves. Mais là encore, c'est un principe de précaution car il n'y a pas d'étude démontrant que le port de gants réduit le risque.
Le port d'un masque et d'une casaque (coiffe cachant les cheveux) relève pareillement d'un principe de précaution et leur utilité n'est pas démontré. Ils dépendent des habitudes personnelles de l'opérateur. Celui-ci peut être partagé entre l'envie de rassurer son patient par un flot continu de paroles pendant la piqûre, ce qui génère sans doute une quantité plus importante de microgouttelettes de salive dans l'air ambiant, et le fait d'être avare de paroles, ce qui dispense d'un masque mais nuit à la relation avec son patient.
L'antiseptique utilisé est aussi affaire d'habitude. Le colorant ne sert qu'à visualiser la zone désinfectée. Certains antiseptiques très connus sont puissants mais mettent plusieurs dizaines de secondes à agir, il faut connaître leurs caractéristiques et observer le délai nécessaire avant la 1ère piqûre.
Il faut bien désinfecter les anfractuosités de la peau en appuyant fermement la compresse imbibée de désinfectant et en frottant sur place au point de piqûre. On continue la désinfection autour en évitant de repasser au même endroit.
Les complications infectieuses des infiltrations sont exceptionnelles. De ce point de vue, les traitements médicamenteux prolongés qu'elles remplacent sont sans doute plus dangereux, par leurs accidents digestifs et allergiques en particulier*.

Notice d'information éditée par le Conseil National de Rhumatologie:

Votre rhumatologue vous propose, afin de traiter votre pathologie, un traitement par injection locale, communément appelé infiltration.
1) Qu'est-ce qu'une infiltration?
Il s'agit de l'administration locale, par injection, d'un médicament destiné à agir au contact de votre lésion rhumatologique, par exemple:
-autour d'un tendon pour une tendinite;
-dans la cavité articulaire pour une arthrose ou une arthrite inflammatoire;
-au niveau de la colonne vertébrale pour une lombalgie ou une lombosciatique.
Ainsi le traitement appliqué directement au sein des lésions ou à leur proximité immédiate, éventuellement avec l'aide de la radiologie, aura une action thérapeutique bien plus efficace qu'un traitement par voie générale (qui peut néanmoins vous être prescrit à titre complémentaire).
2) Quels sont les produits utilisés?
-Le plus souvent, il s'agit d'une suspension micro-cristalline d'un corticoïde (anti-inflammatoire puissant) destinée à traiter localement une inflammation ou une congestion;
-dans d'autres cas, il s'agit d'un anesthésique local, afin de faire disparaître la douleur. On peut aussi utiliser un mélange des deux;
-enfin, il peut s'agir d'un produit de visco-supplémentation, injecté au cours de certaines arthroses (du genou par exemple).
3) N'oubliez pas de signaler
à votre rhumatologue toute affection ou symptôme dont vous pourriez souffrir, et en particulier:
-si vous êtes diabétique: certains produits d'infiltrations peuvent modifier l'équilibre de votre traitement, ce qui nécessite une surveillance plus attentive;
-si vous suivez un traitement pour une hypertension artérielle ou pour une maladie cardio-vasculaire;
-si vous suivez un traitement anticoagulant ou fluidifiant du sang;
-si vous avez actuellement une maladie infectieuse, ou si vous avez eu une fièvre ou une infection cutanée;
-si vous êtes allergique ou sujet aux malaises;
-si vous souffrez ou avez souffert d'un ulcère gastrique ou duodénal;
-si vous êtes enceinte ou si vous allaitez.
Toutes ces situations ne sont pas des contre-indications formelles à l'infiltration, et votre rhumatologue en tiendra compte pour juger de l'opportunité de réaliser l'injection, ou de la nécessité de prendre des précautions supplémentaires ou d'effectuer une surveillance plus particulière.
4) Quels sont les risques?
Lorsque l'infiltration est effectuée par un praticien entraîné (l'infiltration est un geste habituel pour votre rhumatologue), les risques sont extrêmement minimes.
-La complication la plus sérieuse est la survenue d'une infection au point d'injection, provoquant une arthrite septique ou un abcès. Son risque est estimé à moins d'une pour 71.000 infiltrations. Aussi votre rhumatologue prend-il des précautions particulières d'asepsie, en désinfectant soigneusement la zone d'injection. Si malgré tout l'infection se produisait, elle se traduirait par un gonflement très douloureux et chaud, avec souvent une fièvre, dans les jours suivants. Il faudrait dans ce cas prévenir aussitôt votre rhumatologue qui mettrait en route le traitement approprié;
-parfois peuvent survenir des flushs: rougeurs du visage survenant par bouffées avec une sensation de chaleur et parfois des maux de tête. Ces incidents sont bénins et disparaissent habituellement sans traitement en quelques jours. S'ils persistaient ou étaient importants, rappelez votre rhumatologue;
-on observe quelquefois une réaction locale douloureuse dans les heures qui suivent l'injection. Elle cède habituellement avec un traitement antalgique, ou spontanément. Il est préférable d'en avertir votre rhumatologue;
-une infiltration très superficielle peut, mais très rarement, laisser une marque au niveau de la peau: une dépigmentation, ou une fonte de tissu graisseux sous-cutané, habituellement réversibles;
-comme pour toute injection, une allergie, un malaise ou même un choc anaphylactique sont toujours possibles, mais ils sont très rares avec ces types de produits;
-les autres effets secondaires connus des traitements corticoïdes par voie générale ne se produisent jamais avec les infiltrations (à moins de dépasser de très loin les quantités habituelles): troubles endocriniens, troubles digestifs, déminéralisation du squelette, troubles cutanés, oculaire, etc. n'ont jamais été observés à la suite d'une utilisation normale des infiltrations.
Votre rhumatologue est le meilleur expert pour choisir le produit d'infiltration le plus approprié à votre pathologie, pour choisir le nombre et la durée des injections nécessaires à votre traitement. Il est prêt également à discuter avec vous de tous les points qui n'auraient pas été éclairés suffisamment par la présente notice.


Mésothérapie


Pour les adhérents:
Questions courantes:
• Quel est l'intérêt des infiltrations dans les tendinites?
• Quels sont les risques?
• Que peut-on faire à la place?
•Les gels anti-inflammatoires ont-ils un intérêt réel dans les tendinites?


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