Accueil-Recherche - Adhésion - Nous écrire - Blog - Maladies - Traiter - Exercices - Index - Vocabulaire

Bibliothèque >
Médecine sportive 3/02

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Intro : Pépins de l'activité sportive en général

Qui ne s'est pas fait mal au moins une fois en pratiquant une activité sportive?
Selon la gravité et l'endroit du traumatisme, vous avez entendu des conseils variés, de rassurants ("il n'y aura plus rien dans 10 jours") à inquiétants ("ça va recommencer") en passant par casse-pieds ("arrêtez le sport pendant 3 mois"). Vous n'êtes guère tenté d'arrêter et vos partenaires sportifs continuent à pratiquer avec vous comme si de rien n'était. Mais souvent les pépins se multiplient: une déchirure, puis une deuxième survenant plus facilement, un blocage du dos. Vous voulez continuer à pratiquer au même niveau voire progresser davantage, mais vous vous sentez plus vulnérable, un mauvais génie guette ce mollet ou cet adducteur qui a déjà laché quelques fois.
Il faut bien différencier 2 types de problèmes: 1) le traumatisme, d'un muscle ou d'un tendon auquel on impose une tâche pour laquelle il n'est pas préparé; 2) le conflit ou le surmenage chronique, où le muscle, le tendon ou l'articulation ont une résistance normalement suffisante pour l'activité imposée, mais il existe un trouble de fonctionnement qui déclenche une lésion si l'on insiste un peu trop.
Ce chapitre ne concerne que les traumatismes limités (déchirures, élongations, entorses) qui se multiplient souvent chez le sportif avec les années qui passent. Les tendinites et autres surmenages chroniques sont traités par région au chapitre Maladies.
Le traumatisme peut survenir chez n'importe qui. Un accident est toujours possible, dérapage, collision, imprévu quelconque. Ce n'est pas cette situation qui pose problème: le repos est rapidement efficace et on peut reprendre normalement son activité au bout de quelques semaines. Mais souvent, il s'agit d'un incident plutôt que d'un accident, ce n'est pas votre première déchirure, vous avez l'impression que ce ne serait pas arrivé aussi facilement quand vous aviez 18 ans. Cela vous rend prudent, vous réduisez l'intensité et la fréquence de votre pratique, voire vous abandonnez certaines activités un peu trop dynamiques. Le contexte est généralement une pratique déjà irrégulière du sport: vous avez été très sportif plus jeune, mais les obligations professionnelles et familiales ont rétréci vos créneaux. Vous essayez de garder le même niveau. Vous vous retrouvez ainsi à faire un sport plutôt intense, mais seulement une ou deux heures par semaine, et avez un mode de vie sédentaire le reste du temps.
Notre but est de vous rassurer sur l'intérêt d'une activité physique et de vous aider à contourner les ennuis rencontrés. Il n'est pas de régenter votre mode de vie, mais vous devez éviter de faire trop de compromis avec l'entretien physique. Une journée stressante peut démotiver pour ressortir se défouler sur un terrain de sport. L'épuisement est nerveux plutôt que physique, et vous vous apercevez en fait que ce corps qui vous semblait si fatigué a encore plein de ressources. Vous vous videz l'esprit et récupérez finalement mieux que si vous aviez passé la soirée effondré dans un fauteuil. En rentrant du sport, vous avez les idées claires et avez l'impression que la nuit peut être encore productive. Quelques reculades n'ont pas d'incidence, tandis que plusieurs mois sans activité physique entraînent forcément des modifications de votre musculature et une accumulation de tension nerveuse.
Vous venez de "casser". Quoi faire?. Nous présumons que votre traumatisme n'est pas sévère: si vous êtes incapable de poser le pied par terre ou de marcher, si une articulation a doublé de volume, vous devez voir un médecin.
Il s'agit d'une élongation: sensation de lâchage musculaire, la douleur siège sur le corps d'un muscle ou près de son attache osseuse, mais n'est pas sur l'os même. Des mouvements précis réveillent la douleur alors que d'autres "passent". Il s'agit d'une déchirure: même problème, mais avec un traumatisme plus sévère du muscle: le saignement fait gonfler et ultérieurement bleuir la peau. Dans l'entorse, la déchirure du ligament peut provoquer un gonflement localisé par saignement, ou un épanchement de l'ensemble de l'articulation. Tout traumatisme sévère avoisinant un os et en particulier une articulation doit faire pratiquer des radios. Les fractures franches et déplacées sont évidentes parce que l'impotence est complète, mais les fractures "engrenées" (os imbriqués l'un dans l'autre) et les arrachements osseux (ligament arrachant son attache osseuse) ne sont guère plus douloureux qu'une entorse banale et seront dépistés par une lecture attentive des radios, éventuellement en les renouvelant 1 à 2 semaines plus tard si l'évolution n'est pas favorable.
A la phase aiguë, immobilisez et comprimez. L'immobilisation est la conduite spontanément choisie comme la plus raisonnable par le traumatisé... La compression limite l'importance du saignement. Un hématome volumineux peut avoir plus tard des difficultés à se résorber et laisser une cicatrice non fonctionnelle au sein du muscle. La compression ou le bandage n'ont pas besoin d'être prolongés. Ce n'est pas une hémorragie artérielle! Il ne faut pas couper trop longtemps la circulation du membre. 5 à 10 minutes suffisent, mais il faut le faire immédiatement. La glace est utile car réduit le saignement par constriction des vaisseaux et engourdit la douleur. Mais elle n'est pas disponible instantanément et ne remplace pas la compression. Dès les premières minutes, vous pouvez commencer à bouger. Vous êtes devenu un digne représentant de la Cour des Miracles! Terminé le sport pour la journée. Et pour le reste des vacances?
Tout dépend de la gravité du traumatisme. Mais une cicatrice musculaire commence à gagner rapidement de la solidité. Elle est protégée par la contracture persistante que vous sentez autour de votre douleur principale. C'est à vous de sentir jusqu'où vous pouvez aller. Pas d'effort violent au début. Mais le fait de remarcher et de s'étirer gentiment dès les premiers jours n'est pas une bêtise. Elle vous évitera sans doute une cicatrice trop rétractée qui favorise les rechutes. Passées les premières heures et les applications de froid, nous conseillons de faire le soir des pansements alcoolisés pour leur effet décongestionnant. Commencez à vous masser au bout d'un ou deux jours seulement, pour ne pas faire resaigner. Massez légèrement au début puis plus agressivement au fil des jours et avec l'atténuation de la douleur. Les médecins pratiquent facilement des échographies qui montrent bien les lésions. Nous ne vous conseillons pas d'en faire une dans l'immédiat. Pas la peine de se faire peur pour rien. Il n'y aucune démonstration qu'un aspect sévère en échographie doive inciter à une économie particulière ou à un traitement chirurgical d'emblée. Vos douleurs sont le meilleur guide. C'est différent si elles s'éternisent et surtout ne progressent plus au bout de quelques semaines. Vous avez peut-être une lésion autre que musculaire ou un hématome collecté à l'intérieur du muscle. Les examens deviennent nécessaires.
N'en gardez pas une prudence excessive vis à vis du sport. La vraie leçon de ces accidents, c'est que vous devez pratiquer plus régulièrement et vous échauffer plus soigneusement!


Cyclisme

Pour les adhérents: Une page spécifique sur les douleurs du pied sur le vélo


Ski/ Sports de glisse

Les accidents de ski et de surf sont en nette augmentation. C'est une conséquence de l'amélioration du matériel, qui permet à davantage de skieurs d'aller vite, du développement du surf qui se pratique également à des vitesses importantes, et surtout de l'encombrement croissant des pistes avec la généralisation des remontées mécaniques à gros débit. Les collisions ont beaucoup augmenté (près d'un accident sur cinq). L'enneigement médiocre est sans doute aussi en cause (neige dure, cailloux).
Les lésions progressent au membre supérieur (fractures luxations poignet épaule). Au membre inférieur, les fractures de jambe diminuent grâce à l'amélioration des fixations mais le genou arrive du coup en première ligne (entorses).


Volley-ball

*L'épaule: Les problèmes d'instabilité sont fréquents, à cause de la vitesse et de la répétition du geste de smash, de la taille réduite des surfaces articulaires. Ils se traitent en rééducation par renforcement des muscles rotateurs et fixateurs de l'épaule. Evitez de porter le bras vers l'intérieur et de tourner la tête en fin de smash (smashez "droit" vers l'avant), cela peut favoriser l'étirement de nerfs à l'épaule (sous-scapulaire et grand dentelé). En résumé, si vous avez des douleurs à l'épaule, évitez le smash!
*Les entorses des doigts: très fréquentes; c'est un rituel chez les pros de se "strapper" les doigts. Méfiez-vous de ne pas passer à côté de la rupture du tendon extenseur: la dernière phalange tombe un peu et vous n'arrivez pas à la relever (doigt en maillet). Comme les douleurs disparaissent rapidement et que ce n'est pas très gênant, vous le négligez. Au départ une attelle est suffisante. Après quelques semaines c'est la chirurgie. Une rupture ancienne n'est pas toujours réparable.
*Le genou: fréquence de la douleur d'attache du tendon rotulien, juste sous la rotule, à cause des sauts répétés. Traitement en rééducation par étirements et la méthode du Pour les adhérents: travail excentrique.


Pour les adhérents:
Tendinites: problèmes spécifiques, enthésopathies, ténosynovite


Bibliothèque >