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La formation des médecins 2008
Discussion - L'abîme sous les certitudes

La formation est discutée sur le blog.
Les articles seront réunis ici.
Guide de formation implique de définir les qualités du médecin:

1) La base de connaissances
L'aspect bibliothèque du médecin.
Elle n'est jamais complète.
On y attache beaucoup d'importance dans la formation.
Trop? Avec l'accessibilité de plus en plus facile de la connaissance,
internet devient une extension de nos centres mémoriels.
Mais la mémoire a bien d'autres rôles que le simple stockage
Cf Mémoire et vérité
elle est essentielle au point 2), ne serait-ce qu'en se remémorant
des situations et des enquêtes antérieures.

2) L'esprit analytique
et l'intuition, aptitude analytique moins consciente
La mise en relation de facteurs multiples
n'est pas une capacité répandue.
Sherlock Holmes aurait fait un meilleur médecin que Watson,
du moins pour les cas difficiles.
Certains n'acquièrent la compétence
qu'au prix d'une lente mémorisation de situations apprises puis vécues,
d'autres filent directement à la solution.
La formation et l'organisation médicale
ne permettent pas actuellement d'individualiser cette spécialité.
Le palliatif est la promotion hospitalière,
et le staff, aux qualités pédagogiques indéniables.
Mais la consultation de bons analystes dans le réseau médical
repose sur l'empirisme et le ouï-dire.

3) L'habileté manuelle
On imagine que les moins fortunés en ce domaine
évitent les spécialités cliniques et la chirurgie.
Ce n'est pas toujours vrai,
et il n'y a pas de réelle évaluation dans le cursus médical.
Nous avons tous connu des chirurgiens peu habiles
même s'ils avaient une tête bien remplie,
et des manipulateurs à éviter.
La courbe d'apprentissage permet à tous de progresser,
mais les meilleurs le resteront,
autant leur ouvrir largement le portillon
sur des critères dédiés.

4) L'empathie et les moyens relationnels
Le médecin est au contact de la misère humaine,
intermédiaire avec des sphères où les aleas du quotidien
sont appréciés de façon assez virtuelle.
Forte abnégation recommandée,
plutôt contradictoire avec la haute opinion qu'il peut avoir de lui-même.
Le contact avec des soucis, des réclamations (1), des psychismes basiques,
génère chez certains une grande frustration
qu'ils combattent généralement à coups de tarifications conséquentes
et d'utilisation maximale des procédures les plus rentables.
Ils ont une place dans la médecine
-qui fait partie d'un monde élitiste et capitaliste-,
mais il faudrait la préciser sur ces critères.
Tabou sur l'évaluation personnelle dans le cursus médical,
commun d'ailleurs à la plupart des corporations.
Seules les fautes graves en font bouger la lourde machinerie.

(1) Car la misère humaine, dans les pays développés,
tend à devenir un excès plutôt qu'un défaut d'assistance

 

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