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Plusieurs mécanismes
sont évoqués:
-Action sur les corps vertébraux, en les mobilisant l'un par rapport
à l'autre (correction de la "subluxation" des chiropraticiens).
-Action sur le disque intervertébral: variation de la pression discale,
cisaillement ou réintégration de fragments herniés du noyau
discal.
-Action sur les articulaires postérieures, origine du bruit de craquement
( écartement brusque de ces articulations -> phénomène
de cavitation de bulles d'azote dans l'espace dégagé): désincarcération
d'une frange synoviale (enveloppe articulaire), désadhérence des
surfaces cartilagineuses des facettes articulaires, rupture de cicatrice fibreuse
articulaire apparue après une poussée inflammatoire d'arthrose.
-Action sur les muscles paravertébraux: relachement de contracture réflexe,
par un effet d'étirement direct du muscle et/ou par un phénomène
réflexe qui interrompt le court-circuit douleur<->contracture.
-Action sur la douleur: il y aurait un effet antalgique propre de la manipulation,
indépendant de toute action mécanique vertébrale, par stimulation
de nerfs inhibiteurs de la douleur.
-Effet placebo : la perception d'une "remise en place", d'un craquement
brusque et le contact du thérapeute peuvent avoir des effets très
suggestifs sur la personne manipulée.
En fait ces mécanismes
se succèdent et se mélangent:
-L'élément déclencheur initial peut être bénin
et réversible (incarcération d'une frange synoviale ou subluxation
osseuse lors d'un faux-mouvement ou d'une mauvaise posture prolongée),
ou être plus lésionnel (fragment de noyau discal qui rompt et franchit
quelques fibres de l'anneau discal externe, entorse vraie avec instabilité
articulaire séquellaire).
-La douleur est vive, à cause de la richesse de l'innervation vertébrale.
Une contracture réflexe se forme rapidement et maintient le dysfonctionnement
en l'état.
-Les lésions ne justifiant pas l'apparition d'une inflammation importante
(c'est le processus réparateur des tissus), les choses n'évoluent
guère.
-La douleur anormalement forte et fréquente voire permanente, perturbe
les mécanismes de régulation du système nerveux. Alors
que les lésions n'empirent pas, cette douleur augmente et s'étend,
par activation des anastomoses avec les neurones voisins. Le point douloureux
du début se transforme en douleur régionale, qui progresse volontiers
le long de la colonne ou d'un membre.
-L'immobilisation prolongée de l'étage vertébral entraîne
des adhérences cartilagineuses ou des rétractions des enveloppes
articulaires. La libération par le traitement manuel peut être
insuffisante à ce stade. D'un dysfonctionnement on est arrivé
à une situation lésionnelle: l'articulation peut être trop
ou insuffisamment mobile, et créer les conditions d'apparition d'une
arthrose.
Tandis que bataillent les partisans
des différentes techniques, prioritairement articulaires, musculaires
ou neurologiques,
le bon choix est fonction du type de lésion et de son stade, les associations
de techniques sont souvent judicieuses, et la rééducation complémentaire
est négligée par beaucoup, trop confiants dans leur art.
"Toutes les techniques marchent", mais aucune à chaque fois...
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