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Rééducation Mise à jour 8/06

 

 

 

 

 

Kinésithérapie en perspective: Une discussion sur les problèmes de la kiné d'aujourd'hui

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous présentons ici les techniques de rééducation courantes, avec leurs avantages et leurs carences. Il faut parfois tâtonner avant de trouver celle qui vous convient. La règle générale est de respecter la non-douleur. Attention! Cela ne veut pas dire que l'exercice ne doit pas être douloureux du tout. Vous ne feriez aucun progrès. La douleur doit rester tolérable, ne pas être celle que vous ressentez d'habitude, et surtout diminuer au fur et à mesure que vous insistez sur le même exercice. Vous pouvez passer le cap difficile du début avec des antalgiques pris une heure avant la séance. Une rééducation trop "sympathique" n'a guère de chances de modifier votre anatomie. Les principales causes d'échec d'une rééducation sont:
-les douleurs initiales qui vous font abandonner très vite, soit parce que ce n'est pas le bon moment pour la rééducation (phase aiguë) soit parce que vous ne supportez plus vos douleurs (discutez-en avec votre médecin),
-un espacement trop important des exercices qui n'arrive pas à changer vos habitudes,
-une motivation ou des directives insuffisantes chez le kinésithérapeute qui se contente de faire des massages et de la physiothérapie, plus rentable en confort pour vous et en (moindre) temps passé avec vous,
-seulement en quatrième vient une technique de rééducation inappropriée.
Réfléchissez donc sérieusement aux 3 premiers points avant de lire ce qui suit sur les techniques proprement dites.

Notions de base sur la contraction musculaire:
On distingue le travail en contraction:
1) isométrique: le muscle garde la même longueur, vous forcez sans bouger. Avantage: économise l'articulation. Inconvénients: on se fatigue plus vite, le muscle ne travaille pas dans ses conditions habituelles. C'est une bonne méthode pour ceux dont les muscles sont très atrophiés et les articulations fragiles.
2) isotonique: le muscle travaille à tension constante, vous forcez sur vos mouvements habituels en ralentissant quand c'est plus dur.
3) isocinétique: le muscle travaille à vélocité constante, vélocité imposée par une machine onéreuse que l'on ne rencontre qu'en centre de rééducation sportif très spécialisé.


Rééducation proprioceptive:
C'est aussi plutôt une notion de base qu'une méthode de rééducation. C'est votre perception des mouvements et des postures de votre corps, de vos articulations. C'est en quelque sorte être à l'écoute de ce que vous susurre votre organisme. Les personnes ayant perdu leur proprioceptivité se sentent comme coincées dans un corps qui grince et qui rouille. Celles dotées spontanément d'une bonne proprioceptivité s'étirent et se font craquer toutes seules le dos quand elles sentent qu'une raideur ou une douleur est en train de s'installer, elles se massent les points douloureux, évitent un mouvement qui fait mal, tournent autour pour essayer un meilleur passage. La diminution de la proprioceptivité est souvent due à la réduction des activités physiques, et peut être facilement améliorée par une reprise de celles-ci.



Renforcement des abaisseurs de l'épaule:

Méthode classique de traitement de la tendinite à l'épaule, elle essaye de réduire le conflit entre le tendon sus-épineux et l'acromion, portion de l'omoplate qui le coiffe. Elle renforce les muscles qui tirent le bras vers le bas, pectoraux en avant et grand dorsal en arrière de l'épaule.
Cette technique a vu son intérêt réduit depuis que le mécanisme de la tendinite est mieux connu: le tendon reçoit en effet à cet endroit une mauvaise circulation sanguine et se détériore progressivement avec l'âge. Il peut y avoir tendinite sans conflit avec l'acromion. Le renforcement musculaire doit faire partie d'une rééducation beaucoup plus globale comprenant: analyse des passages douloureux à proscrire dans vos gestes quotidiens habituels, préparation de l'épaule à sa journée de travail par des étirements quotidiens, proscrire également les positions de bras compressant l'épaule: ne pas s'accouder, ne pas s'appuyer sur le bras au lit, ne pas travailler longtemps bras en l'air.


Renforcement des abdominaux (ou du caisson abdominal):
Gymnastique très simple praticable sans aucun matériel. Parfois suffisante pour faire entièrement disparaître une lombalgie, particulièrement chez ceux ou celles qui ont "pris du bide" avec les années ou après des grossesses.
Inconvénient: peut déclencher ou aggraver des pertes d'urines ou des envies fréquentes d'aller pisser particulièrement chez les femmes, par augmentation de la pression intra-abdominale. Ce n'est pas vraiment une contre-indication à ces exercices, il faut associer une rééducation du périnée (sphincters et muscles du périnée).



Rééducation en cyphose:
Technique la plus courante pour la lombalgie, c'est une rééducation à dos rond qui réussit généralement aux personnes cambrées ou supportant mal la position hypercambrée. Mais elle ne convient pas pour autant à tout le monde.



Rééducation en lordose:
Inverse de la précédente, exercices qui cambrent le dos. Il faut se garder en fait de trop segmenter les exercices pour le mal au dos. La tendance actuelle est le reconditionnement à l'effort. C'est-à-dire qu'un dos doit être capable de tout faire. Eviter systématiquement tout ce qui réveille la douleur n'est pas un bon moyen de retrouver un fonctionnement normal. Si les exercices sont sélectifs au début pour ne pas trop vous "casser", il faut progressivement les varier.



Gymnastique quadrupédique:
Exercices à quatres pattes pour le dos qui seront très bien, associés aux précédents. Isolément en effet, ils ne rééduquent pas la colonne avec le poids du corps.



Rééducation sur ballon:
Genre gros ballon sauteur, sans les poignées: la présence permanente du kiné est impérative pour éviter de vous ramasser. Très bonne technique pour la colonne vertébrale, ludique, particulièrement adaptée aux enfants et ados.



Ergonomie, école du dos:
C'est la meilleure façon de faire vos gestes habituels. Cela économise vos articulations et peut éviter l'entretien d'un problème, mais c'est rarement une solution suffisante en soi. Si vous avez mal au dos, l'économiser n'améliorera sans doute que temporairement vos douleurs. Il faut le protéger par une musculation d'emblée énergique.



Réentraînement ou reconditionnement à l'effort:
Méthode démontrant les meilleurs résultats à long terme sur les douleurs chroniques du dos: pour renforcer sa protection, il faut un effort qui incite véritablement vos muscles à s'étoffer.
Inconvénient: Les bagnes n'étant plus à la mode, il faut un effort de volonté régulier pour y arriver, sans tomber non plus dans l'obsession. Parfois, le soutien d'une psychothérapie peut être utile, certaines personnes étant fâchées avec les activités physiques pour des raisons qui sont, même à leurs propres yeux, peu claires. Autre inconvénient: l'effort peut réveiller des douleurs et il est facile de se décourager. Voir pépins du sport.



Rééducation de la marche, béquillage:
Pour les personnes âgées, les handicapés provisoires. Trop de compromis avec des douleurs chroniques détériore beaucoup la marche. Une rééducation ne sera utile qu'avec la pleine approbation du candidat (gens âgés). La marche avec une ou deux cannes anglaises s'apprend. Avec 2 cannes, avancez le membre à soulager en même temps que les cannes et n'y faites qu'un appui léger après avoir déjà porté le poids sur les cannes. Avec une canne: Si c'est votre genou ou cheville qui souffre, portez la canne de ce côté et avancez la jambe en même temps que la canne pour faire un appui simultané. Si c'est la hanche faîtes un essai avec la canne d'un côté puis de l'autre. Le résultat sur votre douleur est le meilleur guide.



Rééducation analytique:
Pratiquée couramment après une paralysie ou un traumatisme: le kiné vous fait travailler spécialement le muscle paralysé ou le mouvement articulaire enraidi.
Inconvénient: trop ciblée, elle ne rééduque pas vos gestes habituels. Vous devez reprendre en parallèle des activités physiques normales et globales comme par exemple la pratique d'un sport tranquille.



Mécanothérapie:
Technique à rapprocher de la précédente: le kiné utilise poids et poulies, parfois des machines motorisées, pour rééduquer un mouvement particulier dans un secteur précis (non douloureux).
Inconvénient: La prescription doit être sûre, le réglage de l'appareil bien fait. Vous risquez fréquemment d'être abandonné par le kinésithérapeute.



Mobilisation active:
Vous faîtes le mouvement contre résistance, soit par l'intermédiaire de la mécanothérapie précédente, soit plus souvent contre résistance manuelle du kiné. Méthode rééduquant le mouvement d'une façon plus naturelle que la rééducation analytique et vous entraînant plus vite sur le chemin de l'indépendance.



Mobilisation passive:
C'est le kiné qui fait travailler vos articulations, dans 2 situations principales:
-Vous avez fait une paralysie. La mobilisation évite l'ankylose en attendant la récupération.
-Votre articulation est très enraidie, après une immobilisation prolongée (plâtre), ou lors d'une capsulite ou d'une algodystrophie. La mobilisation hâte la récupération de vos amplitudes normales.



Auto-élongations, auto-étirements, stretching:
Pratiqué chez le kiné avec des appareils de traction, mais facile à faire soi-même, comme la simple suspension à une barre ou un espalier. Vous pouvez trouvez des cassettes de stretching dans la plupart des magasins de sport.
Seul inconvénient: pour se suspendre, il faut de bons bras.



Relaxation:
La relaxation pure n'est pas une méthode de rééducation mais un complément, comme les massages ou la physiothérapie. Souvent les cours de yoga et de stretching combinent en fait la relaxation et les étirements actifs. Ceux qui bénéficieront le plus de la relaxation sont ceux qui ont le plus de mal à s'y mettre: les personnes dites "nerveuses", tendues et parfois douloureuses de partout (voir SPID). Si c'est votre tempérament et que vous n'arrivez à rien en relaxation ou que cela vous barbe, un autre moyen de relâcher vos muscles est de les épuiser! Pratiquez un sport qui vous vide bien, votre corps va s'adapter rapidement à ce nouveau style.



Méthode de Mézières:
Basée sur la constatation d'une rétraction des muscles de l'arrière du dos et d'une insuffisance des muscles de l'avant. C'est facile à vérifier: allongé par terre, vous ne pouvez pas plaquer toute la longueur de votre colonne contre le sol: si vous plaquez le creux des reins, le cou se cambre et vice-versa. Les exercices consistent à faire des étirements insistants des muscles de l'arrière. La séance dure une heure une fois par semaine. Il n'y a pas d'exercice à faire soi-même entre les séances.
Avantage: La prise en charge est très détaillée et personnelle, les résultats sont très bons sur beaucoup de douleurs de dos de l'adulte et de l'enfant.
Inconvénients: Cette prise en charge complète vous rend assez passif et dépendant du thérapeute. Sans exercices d'entretien, les rechutes sont fréquentes. La méthode ne fait pas l'objet d'une cotation spéciale par la sécurité sociale. Vu la longueur des séances, le mézièriste vous demandera un dépassement d'honoraires ou parfois utilise les séances prescrites 2 par 2 (mais en s'exposant à des sanctions de la part de la sécu qui n'admet pas ce procédé). Enfin le succès de la méthode et le faible nombre des mézièristes fait qu'il est en fait difficile d'en trouver un disponible.



Méthode de Sohier, "dégrippage" articulaire:
Méthode globale s'efforçant d'analyser finement les causes de dysfonctionnement d'une articulation: blocages ou plutôt grippages articulaires, troubles d'engagement du mouvement, tensions musculaires anormales. C'est une méthode manuelle complète dont les résultats sont cependant difficiles à apprécier d'un point de vue scientifique, comme les manipulations, car ils sont très dépendants de l'opérateur. Les meilleurs résultats s'obtiennent sur les douleurs de l'épaule.



Réadaptation fonctionnelle:
La réadaptation, c'est la fin de la rééducation: quand celle-ci ne fait plus aucun progrès, vous devrez malheureusement apprendre à vivre avec les handicaps qui n'auront pas disparu. La réadaptation vous y aidera au mieux. De 2 façons: les compensations que vous exercerez vous-même: réapprentissage des mouvements de la vie courante. Et l'adaptation des objets de la vie quotidienne et/ou du poste de travail: couverts à gros manches pour les mains déformées, sièges spéciaux pour handicaps de la colonne, etc...



Massages:
Il existe de nombreuses méthodes, massage réflexe, transverse profond, ponctuel, périosté, ostéopathique. Elles mélangent pression, pétrissage, friction, roulement de plis. C'est un excellent moyen d'examen pour le thérapeute et de préparation à la rééducation proprement dite, mais ce n'est pas un traitement suffisant en lui-même dans la plupart des indications rhumatologiques. Il existe des situations où le massage est mal toléré: les névralgies et douleurs projetées. Vous pensez que ce sont vos muscles qui vous font souffrir (mais vous n'avez pourtant pas fourni d'effort physique exceptionnel) alors que ce sont les terminaisons nerveuses des tissus. La source de la douleur étant un dysfonctionnement vertébral, le massage seul des zones douloureuses est inadapté.
Détails sur le massage



La physiothérapie fait l'objet d'un chapitre à part. Comme les massages, c'est un traitement préparant la rééducation proprement dite, mais dans certaines maladies elle peut représenter un traitement intéressant en elle-même. Nous manquons malheureusement d'études scientifiques pour juger de la validité des différentes méthodes employées, et il faut bien avouer que ce sont surtout des pressions commerciales qui remplissent les cabinets des kinés de gadgets aux effets d'authenticité douteuse.



Citons enfin les orthèses, traitement complémentaire de la rééducation: ces appareillages souples ou rigides moulés sur mesure permettent de corriger, de limiter des mouvements défectueux, ou de mettre les articulations au repos entre les séances de rééducation.


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