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Réagir au cancer Mise à jour 10/02

Vous venez d'apprendre que vous avez un cancer

Nous n'espérons pas que c'est devant un écran d'ordinateur que vous allez trouver du réconfort. Nous souhaitons vous donner quelques éléments de réflexion sur l'attitude que vous allez choisir.

La situation la plus simple est que vous ayez les meilleures chances d'être guéri. On vous ôte la tumeur initiale et il n'y a aucun signe patent que les cellules cancéreuses soient parties ailleurs (pas de ganglion envahi). Vous aurez bien sûr une épée de Damoclès suspendue au-dessus de la tête pendant quelques années, que vous rappellerons vos examens de surveillance. Mais vous devez ranger cette histoire dans un placard de votre esprit. C'est bien normal de vous inquiéter. Vous vous sentez plus vulnérable qu'avant. C'est en plus une période où le vieillissement se fait sentir, les petits maux se multiplient. il faut mettre des barrières à votre inquiétude, qu'elle n'envahisse pas vos journées. Le meilleur moyen est d'en parler. A une personne en qui vous avez confiance. Qui n'ajoute pas sa propre inquiétude à la vôtre. Dont la compétence envers les nouveaux problèmes que vous ressentez vous rassure. Si vous réclamez des examens à tour de bras, c'est que votre anxiété est maladive ou que vous n'avez pas entière confiance dans les personnes qui vous soignent. Ils sont en partie responsables s'ils n'ont pas abordé le sujet qui, derrière la survenue de ce cancer, vous préoccupe davantage: la perte de vos facultés? Le changement d'attitude de votre entourage? Des problèmes professionnels qui vous débordent? L'issue finale? On est tous obligés d'y arriver, cancer ou pas. C'est un sujet pourtant rarement abordé. C'est difficile pour vous comme pour votre médecin, mais le non-dit est toujours pire.

Une situation plus grave: il est possible que vous ne soyez pas guéri. Vous allez subir un traitement complémentaire, chimiothérapie, radiothérapie. C'est une mesure préventive. Le traitement est bref. Les statistiques le recommandent: vos chances de guérison sont améliorées. Tout nouveau problème par la suite posera la question insidieuse d'une rechute. Même si ces nouveaux symptômes n'ont rien à voir avec ceux qui ont révélé le cancer. 2 notions importantes à garder à l'esprit: c'est le bilan de surveillance qui révèle une reprise du cancer dans la majorité des cas (marqueurs sanguins du cancer, scintigraphie...) et non des troubles que vous pourriez ressentir. Les douleurs rhumatologiques sont très fréquentes et exceptionnellement cancéreuses: un rhumatologue dépiste habituellement quelques cancers dans l'année seulement. Vous-même saurez généralement faire la différence entre une douleur familière et une que vous ne comprenez pas. Prenez facilement un avis dans ce cas. Ce n'est pas votre entourage qui pourra vous rassurer efficacement. Si le médecin vous affirme que la cause est bénigne mais que le traitement n'est pas efficace, n'en tirez pas de conclusions hâtives. Ce site regorge de maladies du squelette difficiles à soigner, chez des personnes destinées à devenir centenaires!

Situation la plus dramatique: on est sûr que vous n'êtes pas guéri. Les mêmes traitements sont entrepris. Mais la plupart du temps ils ne guérissent pas. Ils prolongent. Vous gagnez statistiquement un temps très variable selon le point de départ du cancer, le moment de sa découverte, sa vitesse de croissance et sa sensibilité aux traitements (qui sont souvent liées). Au prix d'une qualité de vie très perturbée par ces traitements. Vous êtes en droit de poser des questions précises à votre thérapeute. Qu'espère-t-il exactement des traitements qu'il compte vous appliquer? Même si la réponse est une statistique inutilisable pour un pronostic individuel, vous saurez le bénéfice apporté en moyenne. Quelle est la lourdeur du traitement? Quelles en seront les inconvénients propres? Y a-t-il un espoir de guérison complète? Est-il très différent que vous vous fassiez traiter ou non? Vous pouvez ensuite décider d'entreprendre ces traitements avec patience et courage, ou tout refuser et perdre quelque temps de vie, mais sans passer celui qu'il vous reste dans les hôpitaux. Si vous ne vous sentez pas le courage d'affronter les chiffres brut(e)s, vos proches peuvent obtenir les renseignements à votre place, mais c'est leur faire porter un poids bien lourd que leur demander de vous conseiller sur la conduite à prendre. Sachez aussi que, comme dans tous les domaines où la médecine montre ses limites, vous êtes une proie rêvée pour les vendeurs de poudres de perlin-pimpin. Ne vous laissez pas abuser par des pseudo dossiers scientifiques établis par des médecins que personne ne connaît. Demandez l'avis d'une personne ouverte et compétente avant d'y engloutir vos économies. Offrez-vous plutôt un voyage à Lourdes, que vous soyez croyant ou non, les paysages sont magnifiques et cela vous changera les idées. Terminons sur une note optimiste: tout est possible. On a trouvé le traitement radical (imatinib) de la leucémie myéloïde chronique, un cancer du sang. A quand d'autres?

En lire plus sur le blog :
Cancer (1): Du relationnel…
Quand sert le traitement? (Cancer (2): le traitement)
Cancer (3): Comment améliorer son propre dépistage


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