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Arthrite rhumatismale Mise à jour: 7/10

Introduction aux rhumatismes inflammatoires :

Les rhumatismes n'ont pas le même sens dans la bouche du médecin que dans le langage populaire. Pour beaucoup, "rhumatisme" inclue toutes les douleurs du squelette, aussi bien un vieux mal de dos que des articulations se réveillant quand arrive le mauvais temps. En médecine, ce terme est plus restrictif: il s'agit d'inflammations articulaires dans le cadre de maladies générales de l'organisme, dont la cause est inconnue la plupart du temps mais qui n'est pas liée au vieillissement articulaire: ces rhumatismes peuvent survenir à tout âge, même chez un nouveau-né. Ils sont différents de l'arthrose, responsable du gros du bataillon des douleurs articulaires après la cinquantaine. Ne vous formalisez donc pas si votre médecin vous affirme que vous n'avez pas de rhumatisme inflammatoire alors que vous êtes perclu de douleurs: ce n'est pas une négation ou une réduction de votre problème, mais une importante précision du diagnostic. Car l'arthrose et l'arthrite rhumatismale se traitent, mais de façon très différentes.


Arthrite fluxionnaire

Si le terme "rhumatisme" est encore imprécis dans le langage populaire, c'est que la médecine elle-même n'a fait la différence entre arthrite et arthrose que tardivement: C'est en 1859 seulement que Garrod individualise l'arthrose de la polyarthrite rhumatoïde.

arthrite

Vaut-il mieux avoir une arthrose ou une arthrite ?

Cette question peut sembler saugrenue, mais vient souvent à l'esprit quand les médecins n'ont pas encore identifié formellement l'origine de vos douleurs. L'arthrite rhumatismale est potentiellement plus grave, car pouvant léser d'autres endroits que les articulations, et requérant des traitements plus lourds, eux-mêmes non dénués de risques.

L'arthrose est un méchant diablotin qui vous bastonne tous les jours mais n'ira jamais vous abimer des organes essentiels. Du coup, mieux vaut ne pas s'exciter sur les médicaments, dont l'effet est modeste, car ils ne sont pas capables de contrer les effets du vieillissement.

L'arthrite est par contre beaucoup plus sensible aux traitements, que les médecins s'autorisent plus agressifs, car la gravité des rhumatismes les justifient. Il faut un peu de fatalisme devant l'arthrose, reflet de notre finitude, que nous aurons tous à supporter un jour ou l'autre. Tandis que les personnes atteintes d'arthrite subissent une véritable perte de chance, surtout quand la maladie les prend jeunes, et on ne peut que se réjouir des importants progrès effectués dans les traitements de fond ces dernières années.

Mécanisme des rhumatismes

L'essentiel :
Rhumatisme = contact avec un agent étranger (virus?) sur terrain génétique particulier: 2 hypothèses:
-Soit l'agent étranger ressemble à certains de vos gènes présents dans les articulations et déclenche une réaction de défense qui agresse par erreur et de façon persistante les cibles articulaires.
-Soit le terrain génétique facilite la dissimulation de l'agent étranger à l'intérieur de vos cellules, qui sont agressées de façon chronique par le système de défense immunitaire.

Les rhumatismes les plus chroniques (polyarthrite rhumatoïde, spondylarthrite, lupus, sclérodermie, etc...), sont de cause encore inconnue. Pourquoi? Quand l'atteinte des articulations démarre, la cause initiale a déjà disparu ou n'est présente que sous forme de résidus indétectables avec les techniques actuelles.
Le déclencheur est probablement un agent infectieux (bactéries, virus, agents infectieux encore inconnus?). Peut-être des substances avalées ou en contact avec la peau. Cet agent étranger provoque une réaction de défense du système immunitaire (ce qui nous protège de tels intrus). Malheureusement, il ressemble génétiquement à des constituants de notre organisme. Le système immunitaire, en fabriquant des anticorps et des cellules tueuses contre l'agent étranger, se met à attaquer des cibles "amies": enveloppes articulaires, muscles, vaisseaux sanguins... Démarre une maladie générale de l'organisme. Qui ne se calme pas facilement. Le système immunitaire a bonne mémoire. Cette faculté est utilisée dans les vaccins: Ils protègent pendant de nombreuses années. Le déclencheur du rhumatisme est mémorisé de même façon. Pour un effet moins favorable: la réaction va mettre de plusieurs années à quelques dizaines d'années pour s'éteindre. Tout ce temps, les organes sont agressés à tort par le système immunitaire, ce qui finit souvent par laisser d'importants dégâts en l'absence de traitement. Destructions articulaires en ce qui concerne les rhumatismes.
Les traitements ciblent ainsi l'activité du système immunitaire: Cortisone, immuno-suppresseurs, anti-TNF alpha, tous brident son efficacité. Avec l'inconvénient de diminuer la capacité de défense vis à vis des infections. Les indications sont donc précises et limitées. Basées sur l'agressivité jugée du rhumatisme. Une forme bénigne (douleurs simples, pas de gonflements, pas d'anomalies sur les radios et la prise de sang) sera traitée avec de simples anti-inflammatoires, même si la douleur est pénible. Pas question de donner un traitement plus dangereux que la maladie.

Dans certains rhumatismes, il est possible que le système immunitaire mette simplement du temps à se débarrasser de l'agresseur, dont des fragments persistent à l'intérieur des cellules normales (accès difficile pour les anticorps et les cellules de défense), ou à leur surface, ce qui les transforme en cibles. Ce sont les arthrites réactionnelles, qui durent plusieurs mois mais guérissent complètement, situation rare dans les autres rhumatismes. La plus connue est le rhumatisme articulaire aigu, causé par une bactérie: le streptocoque (angines). Très sensible à la pénicilline. Mais les antibiotiques ne guérissent pas le rhumatisme. Ils sont souvent donnés longtemps... pour éviter la réactivation de la maladie par un nouveau contact avec le streptocoque.
Beaucoup d'autres germes, virus et bactéries, peuvent provoquer des arthrites réactionnelles. On ne recherche que ceux pour lesquels on dispose de traitements spécifiques (infections sexuelles, hépatites). Pour les autres, le traitement est stéréotypé: par ordre de puissance croissante, selon l'importance la durée et l'étendue des douleurs: anti-inflammatoires classiques, infiltrations, cortisone en comprimés, traitements de fond des polyarthrites.

D'autres rhumatismes ont un mécanisme plus simple et bien connu.
Dans les rhumatismes "métaboliques" (goutte, chondrocalcinose, calcifications tendineuses), de petits cristaux effilés sont responsables des arthrites: Avalés par les cellules de l'inflammation, ils les font éclater et libérer des enzymes agressives. L'articulation s'enflamme brutalement. En général une seule est touchée. Mais dans les formes anciennes, les dépôts de cristaux sont diffus. L'irritation de l'un peut réveiller les autres et simuler une arthrite diffuse (polyarthrite).
Les arthrites peuvent être directement liées à une infection: Il existe du pus dans l'articulation. Là encore, une seule est atteinte la plupart du temps. Les rares polyarthrites infectieuses sont généralement des tuberculoses. Elles sont guéries par les antibiotiques et un nettoyage chirurgical des articulations et des gaines de tendons infectées (diagnostics tardifs).

Rhumatisme et psychisme

Les rhumatismes, ou les poussées de ces maladies, sont-elles déclenchées par le stress ou des traumatismes psychiques ?
En théorie le psychisme, contrairement à ce que l'on a longtemps cru, peut avoir une action sur le système immunitaire.
Cependant, il n'y a aucun profil psychologique particulier pour faire un rhumatisme, et les malheurs personnels (décès d'un proche...) n'étant pas exceptionnels, il doit en arriver statistiquement un certain nombre avant l'apparition d'un rhumatisme. Dans un tel contexte, il est tentant de lui attribuer la survenue de la maladie. Aucune étude ne permet de le confirmer.
Il n'est pas invraisemblable que la survenue de poussées soit influencée par les évènements de la vie psychique, mais l'expérience des médecins n'indique aucune relation. Les rhumatisants n'ont pas tendance à faire de la dépression plus que les autres, sont au contraire d'un stoïcisme remarquable pour la plupart. Les poussées surviennent sans aucune raison apparente et ne sont pas influencées par le climat, contrairement aux douleurs d'arthrose.


Les principaux rhumatismes inflammatoires :
Polyarthrite rhumatoïde
Spondylarthrite ankylosante
Rhumatisme psoriasique
Lupus
Goutte
Maladie de Lyme


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