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Auto-améliorer sa tendinite Mise à jour: 4/03

Schéma
Vue 3D du conflit

 

Schéma
Vue anatomique

 

Schéma
Vue en coupe

 

Schéma
Vue d'avion

 

Schéma
En relief

 

 


Schéma de la voie d'infiltration (vue de face)


Infiltration vue de profil

Comment manager une tendinite?

Il est important d'avoir bien compris l'anatomie de l'épaule et le mécanisme de cette tendinite.
-Conseils généraux: ne portez pas d'objets du côté douloureux; à l'habillage, enfilez d'abord le bras douloureux; au déshabillage, défaites le bras indolore en premier; évitez les tee-shirts et pulls, préférez chemises et gilets; ne vous coiffez pas avec le bras douloureux.
-Conseils moins connus: évitez de vous accouder (compression du bras sur l'épaule), ne lisez pas au lit appuyé sur un coude, ne dormez pas sur ce bras relevé. Surélevez votre position de travail pour avoir l'épaule plus tombante, surtout si vous avez le bras douloureux proche de l'horizontale (souris d'ordinateur, travail de classement...).
-Le sport: stoppez au moins quelques semaines les sports qui réveillent habituellement votre douleur, soit pendant soit après. Ce sont habituellement les sports d'armer et de lancer du bras (sports de balle et de raquette), ainsi que certaines nages (crawl, papillon). L'arrêt est d'autant plus nécessaire que vous êtes un pratiquant récent: si vos articulations n'ont pas "grandi" avec ce sport pendant l'adolescence, il y a plus de chances qu'il soit directement responsable de votre tendinite. Si au contraire vous êtes un grand habitué de ce sport, il ne pourra probablement être responsable d'une tendinite qu'après un traumatisme ou une interruption prolongée de votre pratique. Mais il peut aussi entretenir une tendinite déclenchée ailleurs.
-Posez-vous quelque part: prenez le temps d'analyser chacun des gestes de votre épaule: élévation sur le côté (abduction), élévation vers l'avant, main dans le dos (rotation interne), main vers l'extérieur coude au corps (rotation externe), coude vers l'arrière bras à l'horizontale (rétropulsion), mouvement pour attraper son épaule opposée (adduction). Pour la plupart de ces gestes vous pouvez encore les décomposer en mettant votre bras en rotation externe (pouce vers l'extérieur) ou interne (pouce vers l'intérieur). Repérez soigneusement les passages qui "accrochent": ce sont ceux qui déclenchent le conflit entre votre plaie tendineuse et le rebord osseux. Faites le rapprochement avec vos gestes quotidiens: utilisez les voies de passage indolores en essayant différents degrés de rotation du bras.
-Si la douleur est déclenchée très facilement, voire permanente, le mieux est de nouer une bande velpeau autour du cou et de placer son bras en écharpe, épaule basse, quand on n'en a pas un besoin indispensable.
-Quotidiennement: au réveil faites quelques mouvements de rotation de l'épaule, sans déclencher de douleur vive; puis étirez tous les axes de l'épaule, gentiment au début puis en insistant bien tant que vous ne réveillez pas nettement votre douleur habituelle (cf auto-rééducation ci-dessous). Le but est de décompresser l'espace entre votre tendon enflammé et l'os qui l'irrite. Comme vous mobilisez la zone de conflit, c'est volontiers pénible sur le moment (cela doit rester supportable), mais vos gestes habituels de la journée seront ensuite moins crispés et entretiendront moins votre tendinite. Si vous avez des difficultés à réaliser ces exercices, vous avez besoin d'un avis médical sur l'opportunité d'un traitement anti-inflammatoire (infiltration), et d'un oeil extérieur (un kiné) pour vérifier l'exécution des mouvements.
-Pour prévenir une rechute, en cas de tendinite récidivante, votre kiné vous montrera une gymnastique de renforcement des muscles abaisseurs de l'épaule, pectoraux et grand dorsal, à faire hors période douloureuse.

Vidéo de l'auto-rééducation d'une épaule: à faire une dizaine de fois par jour. Bien sûr, l'épaule ne doit pas être bloquée (-> avis ostéopathique) ou tellement douloureuse qu'on ne peut pas lever le bras (-> avis rhumatologique pour infiltration)


Quand un exercice de rééducation est douloureux, faut-il insister ou non?
Répondez vous-même en quelques questions



Comment j'ai traité ma tendinite à l'épaule sans infiltration:

Il n'est pas toujours nuisible qu'un médecin expérimente soi-même un problème de santé: il peut trouver des moyens de s'en sortir qu'il n'aurait pas forcément conseillé à ses patients (ne me souhaitez pas de faire toutes les affections décrites sur ce site, merci).
J'ai donc fait une tendinite à l'épaule typique dans un club de vacances. J'avais commencé à éprouver de vagues douleurs en reprenant l'entraînement de volley plusieurs semaines auparavant. En augmentant la fréquence des matchs lors des vacances, cette tendinite est devenue franchement invalidante, douloureuse en permanence y compris la nuit. Mon propre examen mettait en évidence une inflammation de la bourse sous-acromiale au contact de la lésion tendineuse. J'aurais conseillé à n'importe qui dans cette situation d'arrêter provisoirement le sport responsable et de faire une infiltration. Mais se piquer soi-même... Certains collègues l'ont fait, mais brrr... J'avais de toute façon l'échappatoire royale de ne pas disposer du produit nécessaire. Je me suis mis à faire une bonne heure de kayak en mer tous les jours: un peu difficile pour l'épaule au début, mais la douleur s'échauffait et ne se réveillait pas dans les heures suivant l'effort. Au bout de 4 jours de ce régime, je n'avais plus du tout mal à l'épaule!
Que s'est-il passé? D'une part j'ai pris bien soin de choisir un sport qui ne reproduise pas du tout l'agression du tendon. Au volley, c'est essentiellement le smash au filet qui est responsable: on cherche à gagner un maximum de hauteur de bras (surtout quand on n'est pas 50 cm au-dessus du filet comme moi-même) et on frappe dans une situation de compression des tendons sous l'os acromial (Cf schémas du conflit). Le kayak n'induit pas cette compression: on peut ramer l'épaule basse. Le geste étant régulier et répétitif, il induit un massage de l'espace sous-acromial bien plus élaboré que ce qu'un kiné pourrait obtenir, et l'activation de la circulation locale facilite la résorption du liquide inflammatoire. Cet espace est mal vascularisé et en l'absence d'une mobilisation adaptée, le nettoyage naturel par l'organisme se fait mal. Le liquide peut persister des semaines voire des mois, ce qui fait que les douleurs de tendinite s'éternisent, alors même que parfois la lésion tendineuse est guérie. C'est d'ailleurs l'explication de l'effet souvent spectaculaire des infiltrations, qui n'a pourtant aucun effet sur la cicatrisation tendineuse, mais est capable pareillement de venir à bout d'un liquide inflammatoire persistant.
Ce qu'il faut en retenir:
-le repos global de l'épaule n'est pas une bonne solution (sauf si une crise bloque complètement l'épaule). Il faut essayer de repérer les gestes agressant le tendon et ne supprimer que ceux-ci.
-une activité de remplacement peut constituer un traitement, mais il faut respecter une consigne essentielle: que la douleur réveillée au départ s'atténue si l'on insiste dans l'activité (ne pas aggraver la lésion du tendon).
-tout le monde ne peut pas faire une heure de kayak par jour, donc les infiltrations ont encore des indications...


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