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Comprendre Freud 4/05

Contexte: Fin 19è. Maladies spectaculaires: hystéries. Sans explication. Suscite des histoires de possession démoniaque.
Originalité de Freud: Il voit l'effet de troubles psychiques: conversion d'une souffrance psychique en trouble organique: définition de la maladie psycho-somatique.
Histoire de Anna O: Sous hypnose elle se rappelle avec force larmes et frayeurs les circonstances pendant lesquelles ses symptômes sont apparus la 1ère fois. Cela les fait temporairement disparaître.
Le symptôme hystérique est une réminiscence: un désir refoulé qui, frappé d'amnésie, se manifeste autrement que par un souvenir.

Autrement dit: Il existe une censure de la conscience. Elle interdit certains souvenirs. Mais ceux-ci, alimentés par le désir, percent sous d'autres formes. Ce sont les manifestations psychosomatiques.

Freud abandonne l'hypnose, aux résultats trop temporaires, pour créer l'analyse. But: découvrir consciemment le désir qui s'exprime somatiquement. Pénibles efforts nécessaires pour faire céder les résistances.
Techniques:
-La non-omission: parler sans interdit de tout ce qui vient à l'esprit, même l'absurde.
-La libre association: le thérapeute peut suggérer des associations d'idées à partir d'un mot significatif -> découverte que ces associations ne sont pas le fruit du hasard.

Postulat du déterminisme psychique: Les attitudes qui semblent n'avoir ni queue ni tête suivent une logique qui n'est pas celle de la conscience.
Ainsi les associations à priori dénuées d'importance (actes manqués, lapsus...) sont en fait riches de sens, à cause du déterminisme psychique. La vedette est le rêve: relâchement du contrôle sur l'inconscient.

La déterminisme est tempéré dans la seconde topique de Freud, 2ème partie de son oeuvre: L'inconscient devient un lieu (topos) où s'accomplissent des opérations psychiques indépendantes du conscient. 3 lieux forment le psychisme:
1) Moi = conscience (mais comprend des mécanismes inconscients tel que le refoulement)
2) Surmoi = censeur qui fait respecter les interdits moraux
3) Ca = énergie pulsionnelle, tendances qui viennent du corps et qui réclament satisfaction, sans prendre en compte les exigences de la réalité. C'est le cerveau archaïque.
Importance de l'inconscient dans cette construction: comprend le Ca, le Surmoi et une partie du Moi.

Dans la 1ère topique, l'inconscient était le lieu investi par le refoulement. Dans la 2ème, il devient une nature bouillonnante qui détermine notre comportement. On est AGI par son inconscient.

La pulsion a sa source dans le corps et son but est la satisfaction. Son objet, lui, n'est pas prédéterminé. Il est orienté par la culture, les interdits moraux, vers des objets socialement valorisés. La transgression des interdits est possible. Cela différencie la pulsion de l'instinct animal, qui n'est pas contournable (1)
Le mode de satisfaiction est libre, canalisé par la culture. Ses déterminants, contrairement aux nécessités naturelles, ne sont ni universels ni absolus. Ils ne sont pas natifs mais historiques: les premières expériences modèlent les pulsions jusqu'à leur forme définitive.

Le représentant de la moralité est le Surmoi, formé par l'intériorisation des interdits parentaux. Héritier du complexe d'Oedipe: Sentiments ambivalents d'amour et de haine pour père et mère. Le petit garçon aime sa mère d'un amour exclusif. Le père est un rival. Toutefois il aime ce père car il est l'idéal auquel il essaye de se conformer. En même temps, il hait sa mère parce qu'elle lui préfère son père.
L'enfant liquide finalement ce complexe en reconnaissant l'impossibilité de cet amour, sous la pression de l'autorité paternelle. Si un parent manque, c'est l'introjection de modèles extérieurs (famille, amis, médias) qui donne naissance au Surmoi.

Dans cette conception, la moralité devient un fait de culture, un processus d'intériorisation des contraintes que subit l'enfant. Aucune possibilité de choix. La notion de responsabilité est dissoute.
La dualité entre contrainte et obligation n'a plus cours. La contrainte est une force extérieure à l'individu qui entrave sa liberté. L'obligation est obéissance à une loi qu'on porte en soi. Pour Freud, l'obligation n'existe pas. L'individu croît s'imposer librement des interdits. En réalité, il obéit à une force coercitive intériorisée, non maîtrisable parce qu'inconsciente.
L'éducation est violence et non éveil à l'autonomie.

La cure psychanalytique n'a d'autre but que de nous libérer de cette illusion d'autodétermination. Si l'homme n'est pas libre par nature, il peut au moins se ibérer de l'ignorance de ce qui le détermine.
La cure veut renforcer le Moi, affaibli par les efforts pour maintenir les refoulements, contrôlé par le Surmoi, et envahi par le Ca. La cure est émancipatrice. "Là où était le Ca, le Moi doit advenir".

Notes:

La prohibition de l'inceste est universelle. Elle témoigne en tous lieux du passage de la nature à la culture.

La théorie freudienne n'est pas un alibi aux faux-fuyants en matière de responsabilité. L'analyse est un travail de libération et de responsabilisation. Nous existons par l'autre. Le monde n'est pas vide. La responsabilité n'est pas dissoute mais appelée.
L'analyse est une post-éducation: A nous de finir le travail commencé par d'autres pendant notre enfance. A nous, en acceptant le passé, de donner un sens à l'avenir.

Commentaires perso:

(1) En fait l'instinct n'est pas infaillible. Ce qui différencie l'homme de l'animal est le degré de priorité de la réflexion sur l'instinct. Priorité de grande variabilité individuelle, tant chez l'homme que l'animal.


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