Protester contre la vie chère masque une autre revendication, moins sociale celle-ci : pouvoir consommer sans frein. L’argent est bien entendu une limitation à la consommation qui n’a aucune moralité, mais la moralité qui fait acheter ce qui est réellement nécessaire est aussi inégalement partagée, et n’est pas corrélée à la fortune.
Les Nouvelles pointent un inconvénient de la lutte contre la vie chère réclamée aux grands distributeurs : L’écart des prix avec les petits commerces va s’amplifier et ceux-ci vont disparaîre. La métropole en a fait l’expérience, avec comme conséquence des achats largement débridés — nous savons tous de quelle séduction sont capables les hypermarchés avec leurs promotions, leurs têtes de gondole attractives, et tous les rayons chargés de produits « indispensables » —.
La politique juste contre la vie chère pourrait être une modulation des taxes en fonction du caractère irremplaçable des produits : Aliments de base, hygiène et vêtements 1er prix, fournitures scolaires, voiture basique… méritent une exonération de taxes voire des subventions — indépendamment du caractère local de la production —, tandis que les produits de luxe ou reconnus désastreux pour la santé — boissons sucrées, alcool, plats riches en graisses, pâtisseries — seront lourdement taxés, restant chers qu’ils soient vendus en grande surface ou en petit commerce.
D’autres voies sont possibles selon les catégories de biens de consommation : Par exemple grouper et subventionner des achats de matériel sportif par le biais d’associations pour des jeunes de milieux défavorisés, favoriser des filières de recyclage en supprimant la patente sur des ateliers de réparation pour des articles qui partent habituellement au rebut… inscrivez en commentaire vos propres idées.
